Lorsque j'ai embarqué dans Ramdam, mes repères ont été chamboulés : il faisait souvent 5 degrés la nuit et il y avait peu de réseau téléphonique et internet.
Mais j'ai trouvé une grande solidarité sur la route, certains ont fait du chemin avec moi, d'autres m'ont donné des tonnes de légumes du jardin et des confitures faites maison et on m’a même préparé des repas chauds lorsque j’étais malade.
Et puis, mon instinct me guidait, ou bien Ramdam prenait le relais.
J'étais au coeur de la nature. Le matin je parlais aux oiseaux. Vous savez que ça fait du bien de parler aux oiseaux pour commencer la journée ? Et puis il y avait des fois où je ne trouvais pas de douche pour me laver alors... je plongeais dans la rivière.
Je n’avais jamais été si proche de la nature. J’ai découvert à quel point elle faisait du bien. Elle me vidait l’esprit, elle m’éloignait des soucis qu’on se crée, des mochetés de la société, des considérations qui n’ont pas de sens.
Dans la solitude que m'offrait mon habitat nomade, sans que je sache trop ni comment ni pourquoi, j’ai commencé à écrire. Tous les soirs d’abord. Puis l’après-midi. Et aussi le matin.
Parfois je ne pouvais pas sortir des 7 mètres carrés du camion tellement il pleuvait, alors je passais la journée à écrire. De la poésie, des débuts de contes, des lignes sur mon voyage.
Vous savez quel est mon rêve depuis que je suis toute petite ? C’est d’écrire un livre.